Studio AV

Entrepreneuriat et endométriose :
trouver son propre rythme quand le corps ne suit pas

Travailler avec une maladie chronique est un défi souvent invisible. Lorsqu’on est entrepreneure et atteinte d’endométriose, le quotidien devient un subtil jeu d’équilibre entre ambitions, énergie, douleurs et réalité financière. Dans cet article, je partage mon témoignage, les adaptations que l’entrepreneuriat a rendues possibles pour moi, mais aussi les limites auxquelles je me confronte. Un récit personnel, mais universel pour toutes celles qui cherchent à conjuguer projet de vie et respect de leur santé.

Femme concentrée travaillant à domicile dans un espace végétalisé
Collaboratrice au téléphone souriante, en train de travailler en équipe

L’endométriose en entreprise : un défi invisible

Une maladie peu reconnue, des douleurs minimisées

Avant de créer Studio AV début 2025, j’ai été salariée pendant plusieurs années. Et ma fin de parcours salarié a coïncidé avec une période intense de recherche de diagnostic. Comme pour beaucoup de personnes atteintes d’endométriose, les symptômes étaient très variables : maux de tête, nausées, douleurs pelviennes, ballonnements, douleurs cervicales et dorsales … Et pourtant, je n’ai jamais été en arrêt maladie spécifiquement pour l’endométriose.

D’abord, parce que l’endométriose est encore trop peu reconnue, et ensuite parce que c’est mal vu d’être une femme jeune, manager, et absente pour « des douleurs de règles ». C’est dur à dire, mais c’est une réalité.

Le télétravail, un luxe difficile à obtenir

Ce que j’aurais aimé ? Pouvoir adapter mes journées, m’habiller confortablement, bosser avec une bouillotte, éviter les discussions de bureau quand je rêvais de silence. Mais le télétravail était strictement encadré : à demander à l’avance, validé par un manager, des règles contraignantes les lundis, vendredis, veilles ou lendemains de jours fériés.. Heureusement, mon manager, jeune et compréhensif, m’a laissé un peu de souplesse mais ce n’était pas la norme.

Ce que l’entrepreneuriat m’a permis

Adapter mon emploi du temps à mon cycle

Être à mon compte m’a permis de reprendre le contrôle sur mon emploi du temps. Je peux :

  • Commencer plus tard les matins difficiles

  • Travailler en horaires décalés

  • Faire des pauses, des siestes quand mon corps dit stop

  • Réserver mes rendez-vous de soins en journée

  • M’habiller sans contrainte, travailler dans mon cocon

Je n’ai jamais eu à retarder un livrable à cause de douleurs, tout se joue dans mon organisation. C’est invisible pour mes clients, mais fondamental pour moi.

Créer un environnement de travail bienveillant

Je peux travailler avec ma bouillote, en silence, sans être dérangée.

J’ai intégré des rendez-vous réguliers à mon agenda : ostéo, kiné, psychoposturologue…

Je suis encore loin d’un agenda 100 % calé sur mon cycle, mais je m’autorise à ajuster.

Cette autonomie, c’est un luxe inestimable, même si la charge mentale, les douleurs, et la fatigue restent pesants.

Jeune femme en pyjama travaillant sur son lit avec un ordinateur portable
Séance d’ostéopathie avec un soin abdominal sur une femme allongée

La réalité financière des soins non remboursés

Des soins coûteux, peu ou pas pris en charge

Être entrepreneure me donne du temps pour me soigner mais je n’ai plus les moyens que j’avais en CDI. Voici un aperçu de mes dépenses mensuelles liées à la gestion de mon endométriose :

  • Ostéopathie : 70 € / mois

  • Psychoposturologue : 140 € / mois

  • Naturopathe : ~180 €/an + 150 €/mois de compléments

  • Kiné : seule prestation remboursée

  • Alimentation adaptée, accessoires (bouillottes, tense…), trajets…

Les mutuelles “médecines douces” ne sont souvent pas rentables. Les soins sont essentiels mais souvent à mes frais. Je dois faire des choix, tester des méthodes une par une, parfois renoncer à me soigner car je n’ai pas les moyens.

Des démarches complexes pour une reconnaissance

J’ai envisagé de me tourner vers la MDPH mais avec une endométriose dite “superficielle”, peu de chances d’obtenir une aide. Or, la douleur n’est pas toujours proportionnelle aux lésions visibles. Il y a un vrai manque de reconnaissance, comme pour la grossesse et tout son parcours, ce sujet reste tabou et mal traité, car “trop féminin”.

Entrepreneuriat et endométriose : des défis partagés

Un équilibre à créer chaque jour

Ce que je vis n’est pas unique. De nombreuses entrepreneures, avec ou sans endométriose, doivent conjuguer ambitions et réalités corporelles. Une maladie chronique t’oblige à te connaître, à t’écouter, à poser des limites et à construire un modèle de réussite qui t’est propre.

Un moteur pour mon engagement

Si j’ai lancé mes coachings business, c’est aussi pour ça. Aider d’autres femmes à se structurer, à prendre confiance, à créer une activité qui respecte leur santé. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est possible et ça commence par la reconnaissance de ce qu’on vit.

Femmes souriantes se tapant dans la main dans un moment de solidarité

Et toi, comment veux-tu entreprendre ?

Si toi aussi tu vis avec une pathologie chronique, ou simplement si tu veux construire un projet profesionnel respectueux de ton quotidien, tu n’es pas seule.

Je peux t’accompagner pour structurer une activité alignée, solide, et viable à ton rythme.

Et si cet article t’a parlé, n’hésite pas à le partager ou m’écrire un petit mot 🫶

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2 réponses

  1. Merci pour cet article qui nous fait prendre conscience des difficultés parfois invisibles de certains collaborateurs.
    Très admirative de ton courage de t’être lancée dans l’entreprenariat, bravo !

    1. Merci Constance pour ce retour, si je peux à ma petite échelle participer à une prise de conscience chez quelques personnes, je suis ravie ! Merci pour ton soutien, on est tous courageux sur différents sujets, moi je t’admire pour tes performances sportives et Iron Man !

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